MEMOIRES D'UN JUGE TROP INDEPENDANT

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Avec ce livre, nous plongeons dans les affaires qui ont défrayé les chroniques judiciaires ces vingt dernières années. Toutes ont fait les choux gras de la presse : Clearstream, Boulin, Urba, Elf, Kerviel etc.
Heureuses affaires pour les journalistes en manque d'apparitions de Nessie, le monstre du Lochness. Il faut bien reconnaître que le parfum du scandale est un moteur de curiosité, susceptible d'animer les soirées entre amis. Hélas nous sommes bien loin de l'anecdotique car les dessous de ces affaires sont loin de sentir la rose. J'en déconseille la lecture aux pessimistes et tristounets, car la description de nos institutions judiciaires face à ces affaires n'incite pas à l'optimisme. La corruption semble être la règle des milieux d'affaires et politiques et nos grands groupes ne sont pas épargnés par cette tendance qui ne fait que croître. Ce livre pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

Certes les éclaircissements fournis par Ruymbeke sont navrants quant à leur importance mais ils induisent des critiques à l'encontre tant de leurs auteurs que de ceux chargés de les résoudre par voie de justice. On mesure les limites de nos institutions, et le poids des raisons dites d'Etat qui, sans doute peuvent être nécessaires lorsqu'elles sont fondées sur l'intérêt public. La question est donc celle de la légitimité des motifs, toujours discutables et de l'indépendance de la justice vis à vis des ministères dont celui du Garde des sceaux. La hiérarchie de nos institutions est-elle un frein à l'action du droit ou une nécessité ? Il semble que Ryumbeke pense que cette dernière est un frein.

Bien sûr il ne m'appartient pas de me prononcer là- dessus. Il se peut que Ruymbecke pousse le bouchon un peu loin et se soit montré tout autant rétif que ses supérieurs, qui l'ont vite accusé d'acharnement. Il est vrai que son visage en photo sur la première de couverture me fait plus penser à un vieux prof de maths intransigeant qu'à celui d'un philosophe débonnaire…

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