Contribution La Griffe Paris

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

 Les biographies sont un exercice bien difficile. Comment éviter d’en faire un roman, comment éviter les thuriféraires, ceux qui proposent une vie bien aseptisée, ceux qui vous présentent un saint du paradis guérissant les écrouelles, un précurseur des temps à venir, voire un prophète ?

Et puis il y a ceux qui l’ont connu, un peu, beaucoup ou pas du tout. Tout le monde n’est pas Brantôme ou Saint Simon !

On peut se méfier, a priori, de certaines biographies historiques qui s’appuient sur des documents d’époque pas toujours satisfaisants, ou sur les mémoires rédigées justement par celui dont on s’occupe…

Alors que faire pour s’y retrouver ? Sûrement recouper les informations et les passer au crible. Pourquoi ne pas faire aussi confiance aux ennemis autant qu’aux amis de notre personnage, sans oublier ses écrits ou ses œuvres, s’il en a fait ?

C’est justement l’intérêt de cette biographie. Les deux auteurs, très jeunes n’ont pas pu connaître Jean Cau mais ils en ont entendu causer !

Jean Cau, un vrai fils du peuple, trop doué sûrement et qui va s’égarer comme secrétaire de Jean Paul Sartre puis comprendre ce que représente ce milieu trop à la mode, trop « gauche caviar » (on ne le disait pas à l’époque). Devenu un grand journaliste, pourfendeur des idées reçues, se posant les questions interdites,  admirateur de De Gaulle, réfléchissant à la guerre d’Algérie en esprit indépendant, venu de la gauche, celle du peuple puis traité d’homme de droite pour ne pas dire d’extrême droite.

Auteur de romans, dont un Goncourt, d’une probable pépite avec Croquis de mémoire sans oublier ses dizaines d’articles comme journaliste.

J’avais oublié Jean Cau, personnage atypique. Cette biographie le situe bien avec ses questions et parfois ses réponses trop abruptes. 300 pages bien racontées, sans excès ni fioritures.

Lecture aisée, pas un instant d’ennui. Et surtout biographie ancrée dans une période que les plus de 20 ans ont bien, très bien connue.

On s’y retrouve, on s’y reconnait. Une tranche de la vie d’un homme certes, d’une période proche naturellement.                                                                                Il faut lire ce bouquin : oui, il éclaire encore notre présent, ces idéologies qui passeront et ces esprits indépendants qui bousculent les certitudes ? Jean Cau un bretteur à ne pas oublier.

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