Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Vigiles et confidentes du malheur ambiant, les pierres du jardin de la ferme cévenole racontent l'arrivée d'un enfant lourdement handicapé, aveugle, muet et sans tonicité musculaire dans une famille jusqu'alors joyeuse et heureuse : « L'enfant », troisième de la fratrie a une courte espérance de vie, mais il occupe tout l'espace et va orienter le destin de sa fratrie. Les pierres auscultent successivement l'attitude et les sentiments de « L'aîné », de « La cadette » et enfin du « Petit dernier » né après le décès de « L'enfant ».

Pour « Les parents », c'est la double, voire la triple peine : amour et immense chagrin, énorme charge de travail, tracasseries sans fin d'une administration ubuesque et un système de prise en charge du handicap déficient. Mais là, rien de nouveau ...

Ni nom, ni prénom pour aucun d'entre eux. Toi, moi, nous ? Que ferions-nous dans une telle épreuve ? Pas facile de trouver les chemins de la résilience, chacun se débrouille comme il peut : « L'aîné » est tellement protecteur et aimant qu'il oublie sa propre vie, « La cadette » rejette, se révolte, bouillonne d'une colère destructrice, qu'elle transforme petit à petit en une force qui participe au sauvetage de la famille. Enfin « Le petit dernier » vit dans une lourde et très présente absence, il porte la peur et l'espoir de toute la famille. Il est celui qui, à défaut de guérir, apaise et redonne du sens à la vie.

Ni roman, ni essai, ce récit juste, émouvant et poétique a été pour moi un intense moment de lecture.

Ni larmes, ni pathos, mais une approche singulière et originale du handicap, une histoire qu'on vit intimement, racontée avec justesse et sensibilité au milieu d'une nature luxuriante et consolante. L'auteure, avec une grande délicatesse, nous livre là un véritable hymne à la vie.

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LA FRANCEGEOGRAPHIE CURIEUSE ET INSOLITE

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PAROLE D’UN PAYSAN