HISTOIRE RELIGIEUSE DE LA GRANDE GUERRE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

De la Grande Guerre, l'histoire ne retient le plus souvent que les batailles, les tranchées, les offensives, quelques noms, comme Verdun, le Chemin des Dames et le nom de généraux. Ce livre vient combler cette invraisemblable histoire guerrière en redonnant aux hommes une âme.

En effet ceux qui furent des soldats, des sans grades d'un côté comme de l'autre, étaient pour le plus grand nombre des chrétiens. Comment concilier sa foi et l'horreur ?

L'Eglise de France comme l'Eglise d'Allemagne, s’affrontèrent par saints interposés. Et des deux côtés on donnait aux innombrables mourants les derniers sacrements. L'ouvrage de Xavier Boniface va plus loin encore, car il analyse comment, sans l'avouer, la République laïque et L'Eglise conclurent un pacte tacite d'union contre l'ennemi. On invita Jeanne d'Arc, Saint Michel, la Vierge Marie et même Saint Nicolas à la rescousse.

En face, il fallait réagir et bouter des églises en territoires conquis la Pucelle. Mais cela ne suffisait pas. Les religieux des classes militaires appelées devinrent des soldats. On ne pouvait leur demander de tuer, alors ils se firent aumôniers, ambulanciers, infirmiers et partagèrent le plomb des balles allemandes. Ils furent en vérité les seuls à apporter un réconfort à ceux qui croupissaient dans les boyaux des tranchées. Ils dirent la messe dans des conditions épouvantables et partagèrent le sort des poilus. Ils étaient les seuls porteurs d'humanité. Peu à peu, l'Armée mesura l'importance de l'apport des vertus théologales là où personne n'aurait jugé leur intérêt quelque années auparavant. Les pasteurs, les rabbins, les moines, et même les bonnes sœurs apportèrent leur sang à une victoire tragique. Lorsque les canons se turent enfin, il fallut rebâtir. Les communes élevèrent des monuments aux morts et les églises consacrèrent des chapelles aux disparus, sous la bienveillante garde de Jeanne d'Arc dans son armure, et de la Vierge Marie foulant aux pieds le serpent.

Voilà ce que nous raconte l'auteur, avec la transformation des acteurs involontaires de la Grande Guerre, Eglise, République, médecins.

Plus jamais ça, crièrent-ils tous ensemble. Non il n'y eu plus jamais ça. Il y eut pire.

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