DANS LE MIROIR DES LIVRES
Contribution La Griffe Midi Pyrénées
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲△△△△
J’ai pour Jean-Luc Pouliquen de l’admiration pour sa création littéraire et de l’estime pour sa posture de poète et d’écrivain. Il publie seul un livre d’un si grand intérêt qu’il devrait figurer dans la panoplie de tous les étudiants en lettres, de tous les jeunes poètes et de tous ceux dans la vie desquels la littérature occupe une place. Un livre qui m’a charmé et emporté sur un souffle de mémoire.
C’est de littérature, de poésie et d’art que nous entretient l’auteur sur un ton familier et chaleureux, à propos de douze livres/sujets dont un, « Le Poète et le Diplomate », est une de ses propres publications, écrite avec l’ambassadeur autrichien Wern Fried Koeffer.
Je m’attarde sur Cadou et l’École de Rochefort, le numéro historique de Poésie1 avec l’introduction de Robert Hossein qui s’enthousiasmait : « Des poèmes faits de chair, de sang, de sueur. Des gens sains. » J’y retrouve ceux qui m’étaient familiers, Bérimont, Durocher, Bouhier, Béalu, Rousselot...
Pouliquen a adressé ce numéro de Poésie1 à Beth son amie américaine œuvrant à « montrer la place qu’ont occupée les femmes dans l’Histoire des Arts et Lettres ». Il liste de prestigieuses absentes.
Un chapitre est consacré à Marie Noël. Il l’oppose, dans un échange autour de la poésie, aux « performeurs », ceux qui écrasent des tomates sous leurs pieds, détruisent en public des ordinateurs, toute « cette extériorité tonitruante » qui remplit les festivals et dont les institutions culturelles sont friandes. On lui répond que plus personne ne lit Marie Noël.
C’est méconnaître l’importance qu’elle eut et qu’elle continue d’avoir parmi les lecteurs ouverts à l’intériorité des personnes, ce que Cadou appelait « L’Usage interne ».
Ma mère, infirmière, avait gardé la trace vive de cette parole poétique d’une femme qui avait traversé la Grande Guerre en soignant les blessés. Elle avait été imprégnée des poèmes de Marie Noël mais avait perdu ses livres. J’eus le bonheur de lui offrir, le 1er avril 1984 « Les Chansons et les Heures, Le Rosaire des joies ».
Le chapitre réservé à Pierre Emmanuel et à l’œuvre de culture, relève d’un débat intemporel. Réconcilier raison et imagination.
Pierre Emmanuel... à la fin d’un repas qui rassemblait des poètes de Toulouse, parlant de la mort, s’était exclamé : « Je sais que je recevrai un grand coup de projecteur sur la gueule ! Ce sera peut-être une lumière noire. »