La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

 « La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière abandonné, où gisent sans honneur des morts qu’ils ont cessés de chérir. »

Recommandation de lecture:▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲△△△

Tchernobyl, drame survenu le 26 avril 1986 en Ukraine, tout près de la Biélorussie, au temps ancien de l’URSS. Catastrophe écologique, environnementale et humaine sans précédent qui a réduit la ville de Pripiat à une ville fantôme, pour un temps qui dépasse l’entendement humain. Il n’était pourtant pas possible que la centrale nucléaire de Tchernobyl, fierté de l’Union soviétique, symbole de la grandeur du pays, soit à l’origine d’un tel désastre. Ce livre, qui recense des témoignages plus bouleversants les uns que les autres, est un concentré de résignation et de colère, d’humanité et de monstruosité, d’héroïsme et de lâcheté, de douleur et d’amour. Un mot ressort de tous ces témoignages : la souffrance. Souffrance de ces hommes et femmes, qu’ils soient pompiers, soldats, paysans, professeurs ou médecins, qui ont vécu au plus près cette catastrophe et qui se sont sentis abandonnés. Concentré d’humanité, cet ouvrage nous fait entrer dans la douleur intime de ces personnes qui ont accepté de fuir, de tout abandonner, face à cet ennemi invisible En plongeant le lecteur dans cet océan de douleur, de souffrance, de mensonges et de folie humaine, cet ouvrage est l’un des plus poignants et bouleversants que j'ai lus ces dernières années. N’oublions jamais ces voix solitaires, hurlant une complainte terrifiante et pourtant si humaine. Ces pompiers, arrivés les premiers sur le lieu de la catastrophe, marchant sur le graphite brûlant, pour lutter contre cet ennemi mortel, mais qui ne se touche pas, ne se sent pas et ne se voit pas. Ils étaient sept, avaient à peine plus de vingt ans. Ils ne portaient pas leurs tenues en prélart. Personne ne les avait prévenus. Quelques heures après, leurs familles étaient informées que ces jeunes hommes étaient à l’hôpital…

Aucune information ne devait passer les frontières, donc aucune autre information ne leur était donnée, les communications étaient censurées. La lecture de cette supplication est singulière. Un essai sur l’humain, sur ses sentiments et ses ressentiments : la peur, l’incompréhension, la crédulité, le silence, mais aussi la foi, le patriotisme, le besoin de croire à un destin. Un livre ô combien d’actualité avec la guerre en Ukraine, qui nous ramène à ce que nous sommes sans doute vraiment, résumé dans cette citation : « Même le jour de la fin du monde, l’homme restera tel qu’il est maintenant. Il ne changera pas. »

 

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