L’AFFAIRE QUÉMÉNEUR-SEZNEC
Contribution La Griffe Paris
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite △△△△△
Dans les années 50 à 70 il y avait les stars de la radio et de la télévision (les étranges lucarnes) Zappi Max, Geneviève Tabouis, Léon Zitrone, Raymond Souplex et Jeanne Sourza mais surtout Pierre Bellemare et ses « Histoires extraordinaires » et le grand chroniqueur judiciaire Frédéric Pottecher.
Les deux derniers, devenus des spécialistes des meurtres et assassinats en tous genres, se sont penchés sur la disparition mystérieuse du Conseiller Général Pierre Quéméneur fin mai 1923.
Belle affaire tenant en haleine des foules entières, des policiers et surtout des journalistes par dizaines. Que de beaux tirages en perspective, de supputations, d’imagination, de suspicion. On fait même appel à des radiesthésistes, des voyants et voyantes célèbres, sans oublier les lettres anonymes non signées !!
Sombre affaire : 2 hommes en relations commerciales susceptibles de traiter un marché juteux de revente d’automobiles Cadillac, provenant des stocks abandonnés par l’armée américaine quittant la France en 1919 ; l’un des deux protagonistes disparaît, son acolyte, Guillaume Seznec est suspecté du meurtre. Il aurait fait disparaître le corps.
Embrouillé dans ses explications, pris en flagrant délit de mensonge il sera condamné à la prison à vie au bout d’environ 8 jours de procès. Le corps ne sera jamais découvert.
La qualité et l’originalité de cet ouvrage, un parmi tant d’autres, c’est qu’il ne présente pas son récit sous forme d’un roman. Ce n’est pas davantage « romancé » ni journalistique, cela n’a rien à voir avec les titres accrocheurs et vulgaires du « Nouveau Détective ». L’auteur liste les pièces du dossier les unes après les autres. On a l’impression d’être l’un des membres du jury inspectant, réfléchissant, posant les questions avant de rendre un jugement en son âme et conscience.
Au final, malgré toutes les incertitudes, les non- dits, les incohérences aussi qui ont permis de solliciter des séries de demandes de révision du procès (toutes rejetées à ce jour), on peut se faire une idée et imaginer le sens de notre choix si nous avions dû juger.
Ce livre n’est pas un polar : ce qui est décrit c’est la réalité. Pas d’invention sensationnelle, des faits rien que des faits. Avec les limites de l’exercice en 1923/1924 ; l’absence de recherche d’ADN et autres éléments de la police scientifique d’aujourd’hui.
Impossible (malheureusement) de s’ennuyer. On espère avoir LA réponse… mais non ! le mystère reste entier.
Et vous-même qu’auriez-vous décidé ?