ET SI DEMAIN TOUT S’INVERSAIT

Contribution La Griffe Hypatie

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△

Facilité de lecture ▲▲△△△

Rapport avec le rite △△△△△

Vous trouvez votre vie monotone et rêvez d’autre aventure ? Prenez exemple sur Sonia Mabrouk. Imaginez un phénomène géopolitique fictif.

Entre sept et soixante-dix-sept ans, nous avons tous lu « tintin en Syldavie », pays imaginaire d’Europe centrale. Au long des longs chapitres de ce livre, nous suivons Louise et sa famille en « Djalmanie », pays fantaisiste du Maghreb.

L’idée est originale, voire dantesque pour le monde occidental. Mais le déroulement du scénario traîne en longueur. Son précédent livre suintait moins l’ennui !

Les thèmes évoqués sont des thèmes d’actualité, y compris la transmission. Il faut attendre le chapitre 15 (sur les 23 du livre) pour comprendre l’originalité de la politique de ce pays, accueillant autoritairement les nouveaux émigrés européens.

« Adonaï » ne peut plus être prononcé. « Jésus-Christ » non plus… Mais madame Mabrouk, vous « charia-ez » un peu trop avec ces conversions forcées très succinctement.

La description de la mélancolie de madame Bovary est plus attrayante et captivante que les états d’âme des membres de la famille française dont nous suivons le déracinement mal brossé dans cet ouvrage.

Sans aucune considération politique, ce roman aurait pu répondre à la question : l’exil est-il une chance ou un déchirement ? Tant de peuple l’ont connu ! Est-ce un éloignement volontaire ou une expatriation nécessaire à la sauvegarde de la vie ? Le choc des civilisations a déjà été traité par Samuel Huntington. Était-ce nécessaire d’écrire si longuement sur un tel sujet ?

Oui, tout continent qui se déverse dans un autre est un drame et génère des problèmes… à peine esquissés par Sonia. Il eut été plus intéressant de rappeler tous les mouvements de population depuis un siècle et d’en comparer les raisons, les finalités et les conséquences.

Sonia Mabrouk nous a habitués à des essais. Ce dernier ouvrage aurait pu être un roman de politique-fiction posant des questions et permettant les réflexions qui s’en suivent. Son écriture a évolué en perdant un peu de son originalité. Cette fois-ci, pas ou peu de citations philosophiques. Peut-être a-t-elle réellement écrit elle-même cet ouvrage ?

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