LA DÉFAITE DE L’OCCIDENT
Contribution La Griffe Est Parisien
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite △△△△△
Une démarche originale de l’auteur qui utilise et recoupe : l’économie, la sociologie religieuse, l’anthropologie et la géopolitique. Documentée pas des indicateurs sur plusieurs siècles tel que : les taux de mortalité /fécondité, l’instruction de masse, l’espérance de vie, le PIB, l’autonomie industrielle et agricole, la désaffection des religions et le nombre d’ingénieurs nous conduisent vers l’analyse de la défaite de l’occident révélée par la surprise de la guerre en Ukraine. Plusieurs chapitres pour passer en revue l’évolution de la Russie, de l’Ukraine, de l’occident et le suicide de l’Europe. Une deuxième partie est consacrée à l’Amérique et le nihilisme de ses élites oligarchiques. L’auteur nous démontre comment la Russie résiste.
Le rôle des religions, protestantisme en premier, et leur influences économiques et morale, pour ensuite passer à l’état « zombie » puis zéro vers l’athéisme, créant un vide dans lequel l’individu « libéré » se trouve diminué. La perte des valeurs et de l’action collective sont remplacées par des idéologies qui organisent et structurent les individus, parfois selon le désir du Léviathan. Les ravages de la mondialisation libérale sont la source d’un vide morale et identitaire.
Le premier nihilisme européen c’est la négation des peuples et des nations avec le démantèlement industriel. La capacité d’action collective des nations disparait au profit d’une oligarchie active qui gouverne sans l’expression populaire devenue inerte. Partout en occident la mondialisation est rattrapée par la globalisation financière. L’économie de production est à la périphérie de ce monde, provoquant le déclin industriel au profit de l’Asie. Une méritocratie improductive et prédatrice privilégie le secteur tertiaire, lieux d’excellence des prédateurs.
Le « village de Washington » devient une collection d’individus dénués de morale commune, rien que l’argent et le pouvoir ; la conséquence : le reste du monde a choisi la Russie. Ce livre d’un très haut niveau intellectuel et culturel est passionnant, bien en dehors du discours convenu « copié collé » de la presse. Pour un lecteur peu averti de ce sujet la « pilule » est dure à avaler, rejet et contestation argumentée sont bienvenus, mais n’empêche pas de réfléchir et de faire preuve de discernement sur les événements récents.
L’auteur nous envoie un signal fort sur la direction prise par l’occident. Il nous appartient de lui donner crédit ou non. Reste à savoir ce que nous voulons pour l’avenir en notre âme et conscience.