Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors Normes

L'histoire, dit-on, ne repasse pas les plats, mais elle utilise les mêmes recettes.

Recommandation de lecture:▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲

Pascal 0ry, de l'Académie française, se livre dans ce petit opuscule, à une froide analyse de notre démocratie parlementaire, qu'il qualifie de démocratie monarchique. Il s'appuie sur les habitudes des partis politiques, depuis deux siècles, liés à un penchant pour des régimes autoritaires.  Ceci peut paraître étrange, mais le partage en deux groupes opposés des représentants de la Nation dès la Révolution française eut des conséquences qui sont toujours d'actualité. Phénomène accentué par le code électoral, et l'élection à deux tours du Président. Ce qui permet à une minorité populaire de fait d'accéder au pouvoir, nonobstant une opposition majoritaire de fait, car divisée. Ce régime semi-autoritaire instauré par Charles de Gaulle, ne visait qu'à réduire l'influence des partis. L'article 49-3 de notre Constitution, permettant de faire adopter des lois sans craindre une motion de censure, eu égard à la division des partis.

En remontant de Bonaparte jusqu'à Jules César, il ne peut que constater des similitudes avec notre régime actuel, comme si notre cher et vieux pays, était condamné à un penchant vers l'autoritarisme tous partis confondus, lesquels promettent des jours meilleurs grâce à des mesures «énergiques» qu'ils soient de droite ou de gauche, bien décidés à s'appuyer sur les particularismes de notre constitution.

Viennent ensuite dans ce petit livre, des comparaisons avec les démocraties de nos voisins, fort édifiantes, car les partis y sont contraints de fait à l'entente pour conduire les affaires. Mais nous sommes les seuls à penser que nous sommes une vraie démocratie. La comparaison avec la Suisse est fort parlante. Le Président « jupitérien », s'inscrit dans une lignée d'autoritaires voilant leurs intentions sous les promesses, oh combien usées, d'un monde meilleur. Universelle tentation d'échapper à la vox populi sous une apparence démocratique, comme on peut le voir en Chine et ailleurs. L'histoire, dit-on, ne repasse pas les plats, mais elle utilise les mêmes recettes.

Je dois ajouter que si l'analyse est satisfaisante, elle fait l'impasse sur la conquête de pans entiers sur les pouvoirs politiques par les grands acteurs économique, multinationales et autres.

 

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H.B.

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