U.LY.S.S.E. ou le praticien alternatif
Contribution La Griffe Lorraine
Un règlement de compte avec les médecines « alternatives » et les gourous
Rubrique Hors-Normes
Recommandation de lecture: ▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲
Facilité de lecture:▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲
Cet ouvrage romanesque utilise le support narratif pour flanquer une raclée aux chimères des médecines dites « alternatives » « Alternatif », rien que le mot m’énerve comme dirait Coluche ! Si j’étais vendeur de ces affabulations, je qualifierais ma médecine de « bonne », « vraie » ou « efficace », surtout pas « alternative ».
Béatrice Willaume-Couturier nous narre donc l’histoire d’un couple, l’homme, Ulysse, médecin, et sa femme, Hélène qui va tomber malade. Ce sera l’occasion de découvrir tout un panel d’escroqueries, qui souvent évitent le mot « médecine », et qui vont nourrir l’espoir d’Hélène et la colère d’Ulysse. Le lieu de l’histoire se passe sur une île méditerranéenne, dans le même bassin que la mythologie grecque où Hélène provoque la guerre et Ulysse part en voyage. Ce livre aurait pu être simplement un coup de gueule contre toutes ces pratiques de faux espoirs, lucratives pour les gourous et porteuses de mort pour les plus fragiles. Chaque démonstration de l’inutilité, voire de la dangerosité de ces pratiques est documentée, argumentée.
La réflexologie, les encens ayurvédiques, la géobiologie, et la très polémique homéopathie, l’anthroposophie, les pierres énergétiques, les élixirs floraux, la mémoire de l’eau, les soins esséniens, le Shou-Zu, le Raïki, les bols de cristal, la magnétosynergie, la danse kinergétique et bien d’autres absurdités jusqu’à l’ultime praticien qui dira à Hélène que son cancer n’est qu’un problème de couple. Le sort sera funeste et U.L.Y.S.S.E. : Universelles Lumières du Yin et Yang des sciences Symboliques Énergisés sera la terrible vengeance du mari meurtri. Les recherches, la documentation et les appuis de l’auteur sont très nombreux et très solides en ce qui concerne la science. Je lui reprocherais pourtant sa fermeture excessive à la spiritualité, celle qui nous élève et pas celle que l’on fait passer pour une médecine nécessitant trois journées de stage bien rémunérées. Mais ce n’était pas le sujet de l’ouvrage. En préambule se trouve une phrase de Victor Hugo : « La liberté commence où l’ignorance finit. » L’ouvrage pourrait être « moralisateur, mais le « sachant » n’est pas forcément le plus sage, comme le prouvera la fin du livre.