Philosophie de la guerre.

Contribution La Griffe Couronne Est

Non le Léviathan n’est pas mort de nos jours.

Rubrique Hors-Normes

Recommandation de lecture: ▲ ▲ ▲ ▲

Intérêt général de l’ouvrage: ▲ ▲ ▲ ▲

Facilité de lecture:▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲ ▲

La guerre dans le monde moderne s’appuie sur les droits de l’individu censé être le critère absolu pour parler d’un pays juste. Pour St Thomas d’Aquin la guerre est moralement envisageable sous trois conditions, à savoir un pays légitime, défendre une cause juste et une intention droite. L’auteur nous propose une analyse rigoureuse des comportements humains engendrant les facteurs de paix ou de guerre. L’analyse rigoureuse du philosophe s’appuie sur des exemples concrets de l’histoire récente. Henri HUDE organise son texte par une dialectique entre les facteurs conduisant à un monde de paix et de fraternité versus celui que propose le Léviathan. Le but du Léviathan consiste à s’assurer le pouvoir universel avec le monopole de la force légitime en imposant l’obéissance à ses lois. La peur de la mort, de la Guerre et la sécurité sont les arguments de Léviathan au détriment de la liberté et du pluralisme, il encourage la déconstruction de toute pensée structurée pour supprimer l’esprit critique. On découvre une analyse des interférences entre :  les notions de Liberté absolue et d’égalité absolue, la Loi de Tocqueville, les cultures de la « modernité », celle de l’impuissance, la critique de la morale, les cultures de paix et de guerre. Le Léviathan a besoin de combattre la morale et les vertus aussi bien naturelles que théologales, il encourage le libertinage comme moyen d’assertivement au profit de son élite. En deuxième partie une étude sur les formes :  d’impérialisme et de nationalisme, des nations dites modernes et post-modernes, comment être impérial sans être impérialiste. Enfin comment envisager une politique de paix sans Léviathan conciliant la liberté avec l’égalité, la raison et les valeurs cardinales et théologales, avec pour clef de voute la PHILIA. La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à la religion et la laïcité. Au départ j’ai trouvé la forme de présentation du texte surprenante mais très vite au fil des pages les paragraphes séparés permettent de suivre parfaitement la progression du raisonnement. Il apporte des éclairages pour notre relation ou non avec le pouvoir. Un livre riche dans la pensée, l’auteur au terme de son raisonnement rejoint René Girard sur l’absolue nécessité de la transcendance et du religieux pour notre futur.  La culture « ultramoderne » sera métaphysique ou ne sera pas.

 

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