Le reseau et l’infini Philippe Forget, Gilles Polycarpe -COUV.jpg

Contribution La Griffe Côte d’Azur - Corse

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲△△△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Cet ouvrage, dont le titre est un jeu de mots avec le roman D’Arthur Kesler « le zero et l’infini. » est coécrit et publié en 1997

 ll s’agit d’une approche  technicienne et anthropologique, qui met en lumière un certain fonctionnement du monde. Cette grille de lecture posée sur le réel n’est certainement pas la seule possible mais se révèle très pertinente tant du point de vue historique que de celle de nos observations au quotidien.

Voici le concept :

Il existe sur terre des espaces solides qui sont des endroits, des espaces en dur ou l’individu peut s’établir et créer une organisation sociale.
Il existe également des espaces fluides, le ciel, les eaux, les réseaux informatiques. Ils ne sont pas géographiquement définissables par le langage, ils ne peuvent se déterminer que par des chiffres ou des coordonnées.

 A partir du moyen âge avec l’avènement des échanges commerçants et surtout au 18 eme siècle avec la révolution Copernicienne, le monde n’est plus un ensemble de choses mais une relation entre les choses.
Au fil de l’histoire, les espaces fluides et leur logique vont peu à peu dissoudre les lieux. La vision Romaine archaïque et concrète de la notion de puissance va faire place au monde réticulaire. C’est dans cette trajectoire que va se développer la notion de réseau.
Je recommande la lecture de ce livre qui peut marquer en nous le début d’une réflexion critique sur l’existence contemporaine.
Le réseau attend de ces éléments constituants une efficacité et une routine bien précise qui objective l’humain en rendant inutile et donc couteux toute «  naturalité » subjective
Comme l’empathie ou l’émotion n’ont plus d’intérêts dans un fonctionnement horizontal totalement fluide,  tout débordement d’une humanité enfouie est considéré comme un dysfonctionnement, une vulgaire panne mécanique.
La maçonnerie est un réseau par essence, réseau de pensée, réseau de fraternité. Par sa filiation traditionnelle,  elle s’oppose au réseau dans sa définition moderniste.  Parviendra-t-elle à échapper à la grande dissolution dans le réseau global ?  Phénomène dont nous pouvons d’ores et déjà apprécier les effets, par l’expérimentation de ces providentielles réunions «  Web cam ZOOM ». Tenues au cours desquelles la loge en tant qu’espace solide a été abolie.

Demain seuls quelques courageux résistants pourront se prévaloir d’une interaction sociale incarnée dans le réel, les autres circuleront dans un espace abêti d’ou la seule lumière proviendra des écrans rayonnants, perçants les ténèbres paranoïaques d’une existence virtuelle.

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