LA PASSION DE LA MÉCHANCETÉ
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Encore un texte très polémique de Michel Onfray, un peu mieux écrit que d’habitude, plus court sur la forme.
Sur le fond par contre, cette fois il s’attache à démonter le « mythe du divin marquis » de Sade.
Onfray n’aime pas le personnage, rien ne lui correspond. C’est de mon point de vue, assez compréhensible. Cette critique ne signifie pas pour autant qu’il faut contester toutes les qualités intellectuelles et philosophiques au Marquis.
Plus qu’à Sade, Onfray s’en prend particulièrement aux différents intellectuels qui font l’auteur de Justine une idole, un génie, … Pourtant c’est un homme qui a torturé, peut-être (et sûrement) tué. Un homme qui aimait faire souffrir son prochain pour son propre plaisir. Pour tous les intellectuels français à part de rares exceptions, Sade est un auteur de fiction tout simplement, mais ce n’est pas le cas !
Seul Albert Camus et Hannah Arendt ont réfuté Sade, pour l’horreur du personnage et son œuvre comme par exemple les cent vingt journées de Sodome, qui préfigure pour Camus le camp de concentration et l’État totalitaire.
Onfray a reçu (comme pour Le crépuscule d’une idole) une volée de bois vert de notre jolie intelligentsia française, celle qui préfère le virtuel au réel, celle qui défend les pauvres mais dans la lignée de Sartre se refuse à les côtoyer.
Celle qui est contre la peine de mort sauf si c’est érotique !
Bref, des idéologues stupides, des romantiques dégénérés qui pour échapper à leur nihilisme et leur vacuité humaniste se jette à corps perdu dans leur fange petite-bourgeoise.
Sade devient pour Onfray un outil pour brosser le portrait de l’idéologie dominante de nos pauvres intellectuels hexagonaux, et le tableau n’est pas brillant.