LA ROSE EST SANS POURQUOI
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲△△△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲△△△
Voici l’une des limites de l’achat de livres sur internet : « ô le beau livre », Angelus Silésius, présenté par Christiane Singer et avec des calligraphies de Vincent Geneslay.
Le fameux auteur du « Pèlerin chérubinique », de la trop utilisée citation : « La rose est sans pourquoi », commenté par Christiane Singer, portée sur la spiritualité chrétienne et orientale, cela doit être pertinent. Si l’on y rajoute une vision esthétique, cela ne peut être qu’un bel et fascinant objet littéraire.
Malheureusement, ce livre est le contraire de tout cela.
Le format n’est guère supérieur à un livre de poche, la qualité d’impression minable, le texte de Christiane Singer est une simple biographie (on trouve mieux sur Wikipédia), un peu moins de mille mots, même pas une planche !
Seules une vingtaine de citations de l’œuvre d’Angélus Silésius compose donc l’ouvrage, accompagnées de calligraphies qui se veulent … non en fait, je ne sais pas ce que ça veut vraiment dire ou faire.
L’unique œuvre de Silésius méritait mieux qu’une extraction violente et anarchique de quelques phrases hors contexte. D’autant plus que les « œuvres » calligraphiques inondent les pages de pochades fades, mielleuses et maladroites à laquelle se mêlent des lettrages gothiques dont la laideur n’a pas perdu une ride !
On dirait un tract des années trente, peint par « le refoulé moustachu » des Beaux-Arts de Vienne qui ne fera malheureusement pas carrière dans la peinture.
Je suis convaincu que le pèlerin chérubinique n’a pas besoin d’être « illustré » mais pourquoi pas ?
Il aurait été plus pertinent de relier à Silésius, une vraie œuvre comme celle d’Hassan Massoudi par exemple, où la beauté et l’esprit auraient communié avec la Rose en parfaite union, en établissant un dialogue, un pont, un lien spirituel entre littérature et peinture.
Le livre se termine par les propos autocentrés du calligraphe.
En conclusion, il faut lire directement « le pèlerin chérubinique » de Silésius que l’on trouve (au besoin) gratuitement sur internet.