Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Ce pourrait être un roman. Et ce serait hilarant, mais pas autant qu’un récit autobiographique truffé d’humour et de réflexions pertinentes.

Cette histoire, sûrement légèrement romancée est à hurler de rire. Mais en plus de l’humour et des anecdotes formidables, on ressent une véritable réflexion personnelle sur ses propres choix, sur la confrontation du réel et du fantasme et sur la spiritualité en général.

Van de Wetering nous conte donc son désir d’aller s’installer à Kyōto, dans un monastère Zen pour y devenir moine.

Le quotidien d’un monastère bouddhiste n’est pas exempt d’humiliations, de souffrances physiques, entouré par des règles assez ardues, des tâches quotidiennes toujours plus difficiles, une alimentation limitée, une liberté très restreinte. Et pourtant, l’objectif affiché reste l’accomplissement de l’éveil, par la méditation, la « zénitude », sans jamais perdre de vue Bouddha et en étant dans « la joie ».

L’auteur nous démontre que l’accès à la vie intérieure du moine zen ressemble à un châtiment à la limite de la cruauté, que la spiritualité est bien présente mais à différents niveaux et que surtout la plupart des religieux ne sont pas en connexion avec leurs propres principes. Ce n’est pas le bouddhisme qui est mis en cause mais bien l’Homme. Il y a de l’amusement, beaucoup de recul dans l’écriture, mais l’on perçoit bien par la souffrance physique et morale, le désespoir de l’échec qui s’annonce sous forme de Koans (questions absurdes ou énigmatiques).

Les koans servent au Maître à juger l’avancée spirituelle de l’élève. Ce sont des apories, des énigmes ou textes très courts ne nécessitant pas la logique ordinaire. Il n’y a donc pas de réponses rationnelles, c’est une notion captivante de rapport entre question-réponse qui est intéressant à transposer dans nos interrogations maçonniques, ou comment s’extraire du rationnel, de la dualité et des fausses évidences.

L’autre expérience qui devra nécessairement interroger le maçon est la discipline corporelle, l’exercice physique. Est-ce fondamental pour accompagner, compléter, pratiquer une recherche spirituelle ?

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