LE TEMPS GAGNÉ
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲△△△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite △△△△△
« Gagne du temps, trompe-toi, sois péremptoire, snob ou dogmatique … Sois con souvent, génial parfois. C'est le salaire du mépris..., laisse -moi te faire gagner du temps » disait le père de l'auteur à son rejeton. Hélas, les 523 pages de ces confessions d'un enfant du XXème siècle n'en font pas vraiment gagner aux lecteurs... N'est pas Proust, qui veut ! Et peut-être bien que seul le Léonard de Bob de Groot est un génie.
Bienvenue à « Boboland » ... Ce livre tient du règlement de comptes souvent violent et gratuitement méchant. Narcissique à souhait, il dévoile un personnage auto satisfait, à l'ego surdimensionné (bel euphémisme !), rappelant sa belle et vive intelligence et sa beauté physique page après page. L'ensemble tient davantage d'un bavardage à bâtons rompus, ennuyeux et impudique sur la vie d'un pauvre petit garçon de l'intelligentsia parisienne.
De quoi mettre le lecteur qui passe de potin en potin, dans la position inconfortable et dérangeante, voire culpabilisante de voyeur. Cette plongée sans masque dans l'intimité et les rivalités d'une famille et le récit d'amours tout sauf romantiques, ressortent davantage de l'auto psychanalyse que du roman et n'apporte rien, sinon un soulagement à son auteur qui vide son sac sans états d'âme.
Seul, en toute fin de livre, l'amour, le vrai semble rédempteur et apaisant. À décharge, Raphaël Enthoven maîtrise la pratique de la langue, la lecture est fluide, mais le propos reste « barbant » et souvent irritant.