ZIG-ZAG

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

« Je veux dire en premier qu’on était en Italie et que c’est l’histoire de moi et de quelques autres et que j’étais rien, je branlais rien, je dominais pas, j’avais pas la maîtrise… Ça consistait ma vie à me tirer des endroits les uns après les autres toujours à décrocher la lune, cap au vierge... »

Ce roman – on dirait road movie si c’était un film – est un chant de l’innocence et de l’inexpérience, mais aussi la quête d’un absolu que l’on ignore, quête propre à l’adolescent ou jeune adulte tout rempli d’un amour absolu dont il cherche l’objet.
Mais au fond, je crois que l’amour n’a pas forcément besoin d’objet, je pense à la chienne qui fait une grossesse nerveuse, elle cherche et pleure ses petits qui n’ont jamais existé, ou à la sainte qui se meurt d’amour pour un Dieu qui n’est pas de ce monde.

L’objet de l’amour n’est souvent qu’un prétexte.

La quête de cet absolu, c’est l’histoire de l’auteur (le narrateur) « et de quelques autres » : ils ne veulent pas « vivre presque ».
Ce roman de la route et de la drogue, c’est celui d’une jeunesse qui se cherche, dans l’errance nostalgique de ce qu’elle n’a pas encore vécu (comme on peut avoir de la nostalgie pour des lieux où l’on n’a jamais été).
Ce livre est écrit dans une langue magnifique, quasi argotique, aux raccourcis efficaces, avec des images fulgurantes.
Il y a le comment vivre, qui reste sans réponse, l’amour parfois dans un grand trou de tristesse. C’est quelquefois tragique. Mais il se dégage de cette histoire une tendresse infinie et c’est beau à pleurer.

Cette tendresse dont je suis tant nostalgique.

Alain Cahen est mort à 27 ans, au cours de son déchirant dernier voyage, qu’il a raconté dans un autre livre : Les jours de ma mort.  Comme le dit Claude Duneton, c’est là que l’écrivain est devenu posthume et terriblement existant.