PETIT PAYS
Contribution La Griffe Parisienne
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Livre de 220 pages dont on vient de tirer un film.
Il décrit la vie au Burundi et au Rwanda avant et au moment du génocide des Tutsi.
L’Afrique c‘est exotique, plein de couleurs, les boubous, le folklore, les sourires, c’est sympa enfin pas tout à fait. Des fractures sûrement, des « Clochemerle » avec des Hutus, les plus nombreux, les plus petits, avec des gros nez. Il y a aussi les Twa, les Pygmées, peu nombreux, qui ne comptent guère et les Tutsis . Ceux-là sont grands, maigres, le nez fin et souvent imprévisibles.
Beau décor édénique : des forêts, des senteurs, des fleurs, des arbres, des animaux et des enfants. Encore des enfants qui jouent avec leurs copains , ils s’en moquent des différences entre les ethnies. Amitiés enfantines, harmonie, Tintin au Congo.
Eh bien non ! On trouve aussi la caricature convenue : le gros c. colonial belge style Leopold II qui bouscule ses domestiques comme des chiens, chasse les animaux sauvages. Il est heureux, satisfait. Il rapportera des trophées.
Sans oublier le père de l’auteur, soixante huit tard attardé, grand fumeur de joints, rudoyant ses serviteurs, il fait du fric et puis des petits blancs sans avenir, des édiles africains sans morale, incompétents , corrompus jusqu’à l’os.
Elections, trahisons, le pouvoir, les honneurs, la richesse pour ceux qui veulent tout, et ne donnent rien.
Bientôt les machettes, Procuste est au travail. On coupe des bras, des jambes, on raccourcit, on décapite, on démembre. Manches courtes, manches longues, un poignet , un coude …
La folie sans mesure, on combat à outrance. Où est le Bien , le Mal ? chez tous et chez personne.
Plus d’harmonie, plus d’amis, plus de fraternité, l’altérité c’est le massacre, l’autre c’est le génocide.
On ligote, on torture , les enfants s’y mettent. A douze ans, à peine, on brûle les nouveaux ennemis, les anciens camarades, on explose les autos. Toute la famille y passe. On tuera tout le monde et après on s’en ira .Mais où ? Victimes et bourreaux tout à la fois.
Où est la Vérité , quel camp choisir, et puis où se cacher, où fuir ? Comme l’ espérance est violence, qui nous dira l’Espoir ?
PS : les faits sont authentiques, des membres de ma famille ont vécu chez les parents de l’auteur avant le génocide