LA FERME DES ANIMAUX
Contribution La Griffe Île de France
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
La Ferme des Animaux complète le célèbre pamphlet antistalinien d’Orwell : 1984. Conçu comme un conte de fées, il met en scène des animaux.
Le contexte : Les animaux de la Ferme du Manoir chassent leur propriétaire pour installer un régime animaliste, plus égalitaire et équitable, un soviet autour de leur meneur, le cochon Maréchal dont les deux principaux commandements sont : « Tout ce qui marche sur deux pieds est un ennemi. Tout ce qui marche sur quatre pattes, ou possède des ailes est un ami » L’animalisme devient la règle et l’homme est banni
Mais tout ne se passe pas comme prévu. Alors qu’ils sont à peine sortis de la première tyrannie et qu’ils ont repris le travail avec foi, l’un des leurs : « Napoléon a toujours raison » prend le pouvoir. Entouré de molosses gardes du corps, il impose une domination pire que celle des hommes et peu à peu, profite du travail de ses propres compagnons de la révolution animaliste.
Et là tout bascule. Une répression sauvage va alors s'abattre sur les « traîtres » et les « saboteurs »
Ce conte animaliste me fait penser à cette citation de Lichtenberg : « L'homme est un animal domestique, c'est pourquoi il est à ce point corrompu. » Toute utopie égalitaire est condamnée hélas à prendre fin. Coluche disait : « L’horreur est humaine »
Sous couvert de ce conte de fées doux-amer, Orwell nous donne surtout à méditer sur la nature de l'homme qui peut devenir pire, à terme, que ceux qu'il vient de combattre avec de nobles idées au départ. Cette fable animalière nous met mal à l’aise et nous interroge vu le contexte guerrier. Rappelons-nous de la fin du discours du Dictateur de Chaplin : « Notre savoir nous a rendu cyniques, notre intelligence, inhumains. Nous pensons beaucoup trop et ne ressentons pas assez, nous manquons d’humanité. Sans ces qualités, la vie n’est plus que violence et tout est perdu »
Francs-maçons humanistes nous devons méditer sur ce conte. Nous savons que tout n’est pas perdu. À nous d’œuvrer en ce sens, c’est la raison d’être de l’Art Royal.