Tous les matins je me lève

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Recommandation de lecture ▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite aucun

« J’ai regardé le ciel, choisi une étoile et pensé que là-haut, mon père et la Karmann veillaient sur ma vie et m’aidaient. En parlant à l’étoile, j’ai dit, à voix basse : « je ne vaux pas grand-chose, je ne crois en rien et, pourtant, tous les matins, je me lève. »

Ça fait deux heures de lecture soit un peu plus que Nancy-Paris par le TGV. Allez, ajoutons Epinal en TER et ça le fait ; car c’est un bouquin à l’air decontrac’t, dont il ne reste rien, et qui traite de quoi, profondément, au juste ?... D’un type qui écrit la nuit (des choses faciles), qui parle à ses bagnoles (des années soixante-dix) et les emmène s’aérer en bord de plage, ne peut s’endormir sans avoir sauvé l’équipe nationale de rugby, boit des litres de lait entier (son côté juvénile ?) tout en cultivant avec une certaine liberté le bonheur familial, et enfin bat des records de distance dans sa piscine de sept mètres.

J’ai adoré. Pas de prise de tête, correctement écrit, attachant et ce décalage si vrai arrangeant la réalité à la mesure du non effort et où les augures, comme les conséquences, vous sont bien entendu toujours favorables !  Par-delà un refus certain de l’effort subi mais ouvert à l’effort choisi, il importe, après avoir divagué sérieusement de, tous les matins, (enfin, vers midi) se lever.

Bref, gloire au Sisyphe épicurien, souple, ayant le sens de l’humour et aimant les vieilles anglaises. Un Sisyphe de son temps, un peu décalé faut l’admettre …Faudrait pas croire que la pratique de la dilettante soit chose aisée ; elle est même courageuse.

Arrivé gare de l’Est, j’ai laissé le livre sur la banquette en pensant au contrôleur qui le lira en chemin inverse, rendant ainsi son rôle, et ce n’est pas rien, à ce bouquin de connivence.

 

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