L'ALCHIMIE AU MOYEN AGE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

L'auteur, Wilhelm Ganzenmüller, eut la mauvaise idée d'écrire ce livre avant la seconde guerre mondiale. Seules les éditions des Presses Universitaires de France s'enhardirent à faire traduire l'étude de cet historien allemand.  Si le public bouda cette édition française (traduction de G. Petit-Dutailllis), un petit nombre de rares passionnés en fit néanmoins l'acquisition. De nos jours encore, malgré une édition Marabout et un titre alléchant (mystérieux...), ce livre reste méconnu.

Et c'est vraiment dommage car il constitue une référence absolue de l'histoire de l'alchimie médiévale outre-Rhin. Les ésotéristes amateurs le dédaignèrent car il s'attaquait au grand tabou de la nature même de l'alchimie. Sa conclusion est sans appel : « Et nous avons pu conclure que le grand mépris dans lequel on tenait l'alchimie était en partie bien fondé. ». De quoi se mettre à dos tous les souffleurs, attiseurs de charbon et éditeurs spécialisés. Comment ?

Critiquer l'auguste science hermétique ? Hé oui, n'en déplaise aux ésotéristes de pacotille, notre historien (allemand !) tenta de donner une image plus rationnelle de l'aventure alchimique. En regardant de travers l'ouvrage de Ganzenmüller, combien sont passés à côté d'une œuvre majeure, traitant en partie de l'histoire de l'humanité, des mensonges, manipulations, affabulations usuelles de l'homme ordinaire. Pire encore, le livre traite des efforts de l'homme pour comprendre les mystères de la nature, et l'auteur d'ajouter qu'en cela les « alchimistes » n'étaient point critiquables, mais de précieux auxiliaires d'une raison naissante.

Aujourd'hui les historiens de la littérature alchimique en font un auteur majeur. Bien sûr, il est toujours facile de reprocher à Ganzenmüller, d'avoir limité son travail à la période médiévale, et dans une aire géographique limitée, mais ceci n'a guère d'importance. Le point important était celui de la critique historique, seule démarche nous permettant de regarder les événements avec le cœur et la raison.