LE CENTAURE DE DIEU
Contribution La Griffe Côtes Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Farfouillant dans la bibliothèque du château familial, j’ai ressorti, en ces temps où la racaille s’agite, ce bon « Centaure de Dieu » (écrit en 1938), l’action se passant entre 1850 et 1870. Un roman, couronné du prix de l’Académie Française, parmi une œuvre prolifique, largement inspiré du milieu aristocratique « affable, égal, et neutre » où « le mot tendresse ne fut jamais prononcé ». On est loin des voitures incendiées et des soutiens psychologiques…
Jean de la Varende, avec distanciation, preuve de sa finesse d’esprit, et une certaine malice complice, nous le rapporte. Il y ajoute la puissance des ainés (où l’alliance prévaut sur l’amour) et, a contrario, la liberté des puinés… Quand le diable ne les oriente pas vers les Ordres…
L’amour des chevaux, de la chasse (ah, forcer le cerf !) et les multiples relations avec les gens de sa classe aussi bien que celles envers ses « commandés » (la domesticité), cadrent la vie de cette famille des De La Bare, hobereaux normands (entendez campagnards périmés) chouans jusqu’au bout des ongles et royalistes honnissant l’Empereur.
Qualité du verbe, art de la chute, observation pétillante, on passe un bon moment à les voir se dépêtrer… Un peu d’envie aussi car nous aimerions, quelque part, dire avec eux, à la fin du bénédicité : « donnez-nous notre pain quotidien, y ajoutant…et notre bête de chasse ».
Je vous laisse poursuivre le destin du centaure de Dieu, à la fois mystique et cavalier, un peu moine-soldat. « On peut toujours finir par la solitude, mais il ne faut pas commencer par elle »
Roman à méditer, sous la charpente séculaire en châtaignier, dans le rayon de poussière que laisse passer la toiture crevée…