MON PÈRE L’ÉTRANGER

Contribution La Griffe Hypatie

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

L’histoire se répète ! La fin du XIXème et le début du XXème siècle ont vu notre pays recevoir différentes vagues de migrants : belges, polonais, espagnols, italiens, maghrébins, afghans, etc…

Certains sont arrivés avec la volonté de s’intégrer, ont rêvé d’obtenir la nationalité française. Mais c’est l’exilé qui décide de sa vie et comprend ou pas sa chance d’avoir trouvé un pays d’accueil.

Les parents de l’auteur, juifs de Varsovie sont arrivés à Paris, en 1923, fuyant les pogroms polonais. Celui-ci, né en 1928, n’a pas reçu automatiquement la nationalité française.

Il décrit l’antisémitisme ambiant dans les pays traversés par sa famille, mélangeant Shoah et haine ordinaire du juif.

Suit la litanie des difficultés ordinaires d’un immigré des années 1920. Ces évènements sont racontés à travers les lettres échangées avec les membres de la famille éparpillée dans différents pays.

Constat amer : les « polaks » ou les « ritals », bien que de culture judéo-chrétienne, sont aussi maltraités que les juifs. Bien avant les théories racistes de Hitler ou de Staline.

Il y avait deux cent cinquante mille immigrés en France en 1923. Et apparemment le pays fourmille déjà de projets pour en réduire le nombre. Les immigrés ne sont pas vraiment pauvres mais leur existence se déroule dans le plus grand dénuement. Ils mènent une vie de labeur pour la plupart. Quant aux « élites », les diplômes de leurs pays d’origine ne sont pas reconnus. Pour chacun c’est une angoisse de ne pas vivre dans un quartier où résideraient des étrangers de même culture accentuant encore leur sentiment d’exil. Pire, ils ne reçoivent aucun signe de reconnaissance de leur pays d’accueil.

Nous croyons vivre une époque où les déplacements de population posent problèmes, mais l’autre est un étranger depuis toujours. Altérité, identité…Refus d’autrui. Mélange de racisme et de xénophobie. C’est ce que l’auteur a ressenti toute sa vie. Était-ce une impression ou la réalité ? L’auteur dénonce l’hypocrisie de notre pays ayant eu parfois besoin de main d’œuvre étrangère et la rejetant à d’autres époques. Pour lui, l’étranger est toujours l’importun.

En refermant ce livre, nous ressentons la vie de désillusions vécue par cette famille. Prenons garde, car nous pourrions nous sentir tous coupables. Mais est-ce la réalité qui est décrite dans cet ouvrage sombre ?

Les défis de société actuels ne sont pas nouveaux. Nous en parlons simplement plus et ils sont médiatisés et amplifiés.

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