LE CAPITALISME EST-IL MORAL ?

Contribution La Griffe Midi-Pyrénées

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Ce titre a attiré mon attention dans les rayons de la librairie, et surtout m’a interrogé. Tiens donc, pourquoi le capitalisme serait-il moral ? On ne parle que des méfaits du libéralisme, de l’ultralibéralisme, de la globalisation, etc. Et pourtant : la question morale, « que dois-je faire ? » se pose pour chacun, qu’il soit ouvrier, chef d’entreprise, actionnaire… Travailler, épargner, consommer est à la fois indispensable et participe au système qu’on le veuille ou non. Cela justifie que l’on s’interroge sur sa moralité.

Un jour, devant une situation particulièrement complexe, l’un de mes patrons m’a dit une phrase que j’ai toujours retenue et que j’emploie encore souvent : « Séparons les variables ». C’est ce que propose finalement l’auteur afin d’appréhender la question. Il propose de distinguer quatre ordres, au sens pascalien du terme, qui auraient pu être nommés domaines ou niveaux.

Tout d’abord, l’ordre techno-scientifique. Ensuite l’ordre juridico-politique. Puis, l’ordre de la morale. Et enfin, l’ordre de l’amour. Présentés ainsi selon une hiérarchie ascendante, la distinction de ces ordres fournit une grille de lecture ou d’analyse. Elle permet de « séparer les variables » et de placer les réflexions au bon niveau d’interrogation. Le marché et les entreprises créent de la richesse, les états ne sont pas bons pour cela ; les états savent créer les conditions de la justice, les entreprises non. Et la morale ? Elle n’est pas à vendre, elle est à la charge des individus, non des états, et elle ne saurait suffire à la justice. Et le tout serait-il possible sans l’amour, l’amour de la vérité, de la liberté et de l’humanité ? Certainement pas.

La confusion des ordres ne peut que conduire à des situations tragiques. Les distinguer sera davantage une aide à prendre de bonnes décisions en toute responsabilité. L’ordre de l’amour mettra toujours la vérité plus haut que l’intérêt individuel ou national, tout en mettant le droit et la politique plus haut que l’économie et les technosciences.

Dernière information importante : ce livre a été écrit en 2006, je venais d’être initié. Je l’ai lu il y a quelques semaines avec un double angle de lecture à la lumière de mon parcours de Maçon : celle du monde d’il y a presque vingt ans auquel j’ai largement participé et celle du monde d’aujourd’hui auquel je participe encore. Ce monde a-t-il gagné en moralité ? Séparons les variables !

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