L’HERMÉTISME – PHILOSOPHIE ET TRADITION

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Contribution La Griffe Touraine

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Nous sommes probablement nombreux à avoir découvert l’hermétisme lors de notre initiation. Jusqu’alors ce terme nimbé de mystère évoquait de façon nébuleuse la complexité, le secret, voire la suspicion.

 Pourtant, l’hermétisme irrigue, nourrit nos rituels dès le premier degré et ce, en filigrane ou alors de façon plus flagrante dans nos loges de perfection. Dès lors il est impossible de faire l’économie de l’étude de cette tradition millénaire qui se définit surtout par ce qu’elle n’est pas : ce n’est pas une religion ni une science ni une philosophie ni une mystique ou sans doute un peu tout cela. Ou peut-être une spiritualité sans confession ou une science sans université ?

Ce décryptage, Philippe Roy l’a fait pour nous avec un talent pédagogique indéniable et une aisance remarquable à simplifier ce qui est compliqué.

L’auteur part des racines de l’hermétisme avec sa référence totémique au dieu gréco-égyptien Hermès-Thot et sa filiation romaine en la personne de Mercure, pour décrire ensuite le cheminement de ce courant de pensée qui, en traversant les siècles, a su s’adapter prudemment (pour éviter les procès en hérésie) à toutes les cultures religieuses ; polythéistes, juive, arabe, byzantine, catholique, protestante etc…. Malgré tout, cela restait un habillage culturel de circonstance ne détournant pas leurs auteurs de leur quête qui, sous bien des aspects s’apparente à la nôtre.

Les textes fondamentaux de l’hermétisme sont bien analysés mettant en exergue les différences notables avec la tradition gnostique qui considère que notre monde est une erreur alors que pour l’hermétisme le monde est inachevé.

 Dans une deuxième partie l’auteur traite de l’alchimie, fille opérative de l’hermétisme. Sa description des différentes étapes du processus alchimique est très documentée et cet enchevêtrement des deux traditions illustre le fait que l’édifice doctrinal de l’hermétisme reposait bien sur sa base opérative qu’est l’alchimie.

Ainsi, l’ascèse hermétique impliquant une metanoia, c’est-à-dire une transformation profonde de l’initié, trouve-t-elle son champ d’application dans l’alchimie. On comprend alors le lien étroit qui unit hermétisme et alchimie, cette conversion intérieure des phases opératives opérant peu à peu une translation vers le champ spirituel de l’initié.

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