NAISSANCE DES DIVINITÉS, NAISSANCE DE L’AGRICULTURE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Le titre est accrocheur. Lier les premières pratiques agricoles aux traditions symboliques et sociétales qui restent le fondement de notre culture n'est pas chose aisée. Mais Jacques Cauvin s'en sort plutôt bien, et surtout ne néglige pas l'importance de la révolution du néolithique vis à vis de l'apparition des premiers cultes. Il touche ici à des questions essentielles que tout homme épris de traditions doit se poser.

C'est ce qui rend cet ouvrage passionnant. Car non seulement il fait œuvre de préhistorien, mais il y ajoute un regard humaniste au sens profond du mot. Il nous permet de comprendre ce que fut une véritable révolution : le passage de sociétés tribales à des sociétés organisées par la raison, sous l'influence des contingences. En ce sens il est un démolisseur d'idées toutes faites sur ce passé dont on ne connaît aucune relation écrite. C'est dans l'emploi des premiers idéogrammes que vont s'édifier des rites, des croyances.

Cauvin est un archéologue des idées et concepts, et nous emporte bien loin de nos idées préconçues. C'est dans un tout que se situe le début de tout. Nulles cloisons dogmatiques, nul parti pris, mais une analyse par l'esprit revisité.

Notre prétendue civilisation occidentale n'est à cet égard qu'un leurre. Cauvin est à sa manière un Platon sorti de sa caverne pour contempler la nuit des temps passés. Quelle leçon !

J'ajoute que l'on ne peut prétendre connaître le monde en l’ignorant d'une superbe fatuité. Voilà pourquoi je juge ce livre comme incontournable, tant pour avoir une vision réunifiée, qu'une vision historique.

Cauvin réussit cet amalgame du savoir et de la connaissance, au travers un sujet qui pourrait paraître profane à qui ne se pose pas les questions fondamentales.

Ouvrage de chevet, ouvrage savant, ouvrage historique, social, religieux, que lui demander de plus ?

Un seul écueil, il exige un regard éveillé, et non pas une lecture « ordinaire »