André Karquel, un homme accompli.

Contribution La Griffe Paris

Rubrique Incontournables

J’ai porté mon cœur sur le chemin .

Recommandation de lecture : ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Ce bel ouvrage de Gérard Lowenbach est consacré à son grand-père maternel André Karquel, homme de lettres éclairé, humaniste et philosophe, décédé en 1969 et auteur de plusieurs livres aujourd’hui souvent épuisés. Au travers de son propos, il s’efforce de faire revivre la réflexion de cet « homme accompli » en nous proposant dix-huit pensées dont certaines évoquent des thèmes familiers de la pensée maçonnique. Mais il ne faut pas se méprendre : il ne s’agit nullement d’une « bible » maçonnique mais plutôt des réflexions d’un humaniste. Sans doute, certaines pensées parlent immédiatement au pratiquant du REAA.  Ainsi de l’initiation, sans que le sujet soit ici réduit à la seule démarche d’initiation maçonnique ; ou de l’art d’être compagnon, qui évoque le tutoiement entre l’ opératif et le spéculatif . Citons encore les développements sur le dualisme de la vie et de la mort présentés comme deux aspects d’une même réalité, et qui entrent en résonnance avec l’idée que la mort n’est jamais qu’une ultime initiation; ceux sur la vertu et la morale,  deux mots apparaissant dès le premier degré . Enfin,  la quadrature du cercle et la nécessité de se mettre en ordre font songer à d’ autres degrés du Rite. Toutefois, ces pensées interpellent tout lecteur soucieux d’humanisme sans avoir nécessairement été initié. D’autres pensées sont moins immédiatement apparentées à la démarche maçonnique tout en étant sous-jacentes et peut-être, plus profondément ancrées. Au fil des chapitres, des éléments de réponses sont donnés à des questions qui interrogent tout initié : le bonheur est-il un mot ou un état ? L’homme est-il multiple ? L’évolution de l’homme est-elle une affaire des Dieux ? Ce beau livre se recommande par la profondeur et la clarté de la réflexion. Le style, limpide, sans fioritures inutiles, sert la pensée avec beaucoup d’élégance. Derrière l’hommage à un auteur disparu, Gérard Lowenbach révèle sa propre personnalité empreinte d’un bel humanisme. C’est ce qui rend sa démarche particulièrement attachante . Faisant revivre les réflexions d’un auteur disparu mais dans les écrits duquel il retrouve ses propres convictions, l’auteur se révèle dans la plénitude de sa démarche spirituelle et dans le partage de la pensée qualifiée d’ultime : « J’ai porté mon cœur sur le chemin »... Car il est autre et le même pourtant.

 

 

 

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