L’ENEIDE

Contribution La Griffe Languedoc Roussillon

Rubrique Incontournables

Envie de découvrir ou redécouvrir ce grand classique?

Recommandation de lecture : ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲

Rapport avec le rite ▲

S’il est un ouvrage au triste destin, c’est bien l’Enéide. On ne le voit d’ordinaire que comme un ouvrage de littérature classique, support des angoisses lycéennes lors des versions latines. Ce qui en fait l’intérêt pour nous, ce n’est pas qu’il soit universellement considéré comme un chef-d’œuvre de poésie. Non, le génie de l’Enéide, c’est qu’il vient, à la suite de l’Illiade et l’Odyssée d’Homère, justifier la légitimité des origines divines des fondateurs de la nouvelle nation latine qui allait succéder à la disparition de la civilisation troyenne.

On retrouve dans l’Enéide, la même nécessité que dans la royauté chrétienne, où la légitimité du pouvoir royal n’est valide que si elle émane du divin. Le pouvoir sacerdotal valide ainsi l’autorité royale, reconnait sa force et dès lors, cette dernière s’engage à le protéger.

il y a la nécessité d’établir les bases d’une Tradition qui va se perpétuer à travers le temps et créer les racines d’un lien entre l’humanité et la divinité. Priam, le père d’Enée, perdra la vue. Il n’est plus capable de discernement. Son temps est passé.

Au cours de son épopée vers l’Italie, Enée, fils d’Aphrodite, est l’époux de Créuse. Depuis les enfers, elle le guidera vers la recherche d’une nouvelle patrie. Il rencontrera la magicienne Didon qui l’initiera à ses Mystères. Arrivé en Italie, il épousera Lavinia, prêtresse du feu. Un oracle lui avait annoncé son destin exceptionnel sous la forme de langues de feu qui étaient apparues au-dessus de sa tête. L’histoire n’est pas sans rappeler la pentecôte chrétienne. Créuse pour l’Orient, Didon pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Lavinia en Europe permirent à Enée de rassembler leurs Traditions éparses pour forger ce qui sera la Tradition ésotérique de l’Occident qui est la nôtre aujourd’hui.

Par ailleurs, ce n’est pas sans raison que l’écho de la IVème églogue de Virgile aura retenti dans tout le Moyen-âge, comme une annonce prophétique, car écrite quarante ans avant la naissance du Christ. Elle a été interprétée en milieu chrétien comme une prophétie analogue à celles de l’Ancien Testament. C’est la promesse d’un destin illustre, messianique aux yeux des chrétiens. De ce fait, Saint-Augustin et bien d’autres utilisèrent ces textes et en firent l’exégèse.

Pour toutes ces raisons, j’invite le lecteur à découvrir ou à redécouvrir avec un œil neuf, l’œuvre de Virgile en commençant par l’Enéide.

 

 

Précédent
Précédent

Sophia et l’Âme du Monde

Suivant
Suivant

André Karquel, un homme accompli.