Reconquérir le Sacré
Contribution La Griffe Hypatie
Rubrique Incontournables
« Mabrouk s’en va en guerre ! »
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
Quelqu’un devait le faire ! Sonia l’a fait ! Ecrire un livre sur le sacré va à contre-courant de notre vie occidentale. Le sacré est devenu ringard, désuet, obsolète, inutile à l’homme moderne qui ne voit son avenir que dans le développement des technologies ! Dans notre société où l’idéal de beaucoup d’entre nous se limite à notre hédonisme, à quoi peut bien servir le sacré, par définition non monnayable ?
Même dans certaines loges maçonniques, la place n’est plus qu’à l’Homme qui se pense au centre de l’Univers. En oubliant de respecter et de rechercher le sacré, nous sommes retombés dans le profane où le non assouvissement de nos désirs semble être un échec !
Grâce à ses expériences personnelles et avec un esprit ouvert à une définition du sacré religieux ou païen, l’auteur nous rappelle ce que nous avons oublié de respecter : le sacré immanent de certains lieux, saints, historiques ou refuges de pensées comme la Loge durant les travaux.
De nombreuses citations émaillent son propos ! Sonia Mabrouk nous rappelle que « le sacré légitime le sacrifice et interdit le sacrilège » (Régis Debray).
Osons sortir des sentiers battus par les hommes et cheminer activement ! Dans nos sociétés de consommation, le sacré n’est pas exposé sur les étagères de supermarché ; C’est en cherchant en lui que l’Homme peut passer de l’existence à l’être ; « d’avoir une relation avec l’absolu », comme le décrit Mircea Eliade. Il faudra passer par le silence, le voyage intérieur … N’est-ce pas le chemin du Franc-Maçon ?
En constatant que le monde oriental musulman accepte une force surnaturelle dans son environnement immédiat, l’auteur ne peut que constater « le coma spirituel de l’Occident », selon ses mots. Elle n’associe pas toujours le sacré au divin ou au surnaturel …mais l’identifie à une rencontre avec soi-même. Seule la reconnaissance du sacré permettra la pérennité de notre civilisation. Les générations à venir bénéficieront des lieux auxquels nous aurons su garder une sacralité, à condition de nous affirmer et ne pas céder aux modes et aux courants matérialistes où règne notre ego.
Sonia Mabrouk a sans doute écrit un ouvrage trop court qui aurait pu approfondir certains sujets. Elle soulève une question fondamentale et ouvre une porte qui semblait tristement fermée et oubliée et qui provoque des remous dans les médias !