Une plaisante sieste philosophique dans le hameau de la vacance absolue.
Contribution La Griffe : Île de France
Rubrique Métaphysique
Les réflexions philosophiques du grand penseur taoïste chinois sur le sens de la destinée de l'homme.
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲
Plus ça va, plus je pense que les éditions Moundarren sont dirigées par des magiciens ! En dehors de la présentation originale de leurs ouvrages reliés par une ficelle, « à la chinoise », ils présentent une sélection étonnante de penseurs, philosophes et poètes chinois et japonais avec bien entendu la joie d'avoir en face le texte en chinois ou en japonais ! Un grand moment de quiétude s'annonce dès que l'on ouvre les ouvrages. Un parfum de la pensée asiatique. Là, Chuang Tseu, l'un des fondateurs de la pensée taoïste, très critique vis-à-vis de Confucius qu'il trouve trop « rond de cuir », trop dans un idéal administratif et figé, n'y va pas de main morte. À travers des aphorismes et des petits textes de réflexions, il nous dit que tous les hommes ne sont pas tenus à se mêler aux affaires du monde. Il en est même qui atteignent un tel degré de maturation intérieure qu'ils pensent que le monde peut bien se débrouiller tout seul et continuer à tourner sans se mêler de la vie politique pour la réformer. Nous sommes là en plein dans la théorie et la pratique du « Wouwei » taoïste, du laisser-faire, du lâcher prise. Cela ne veut pas dire un instant qu'ils restent inactifs ou seraient purement critiques : seul le fait de travailler en soi-même aux buts supérieurs de l'humanité justifie une telle retraite. Même quand le sage se tient éloigné de l'agitation du monde, il crée des valeurs collectives humaines pour l'avenir. À l'abri de l'agitation infructueuse prenant racine dans l'illusion et à la bonne distance de l'éloignement du pouvoir, il peut même se permettre de donner des conseils aux dirigeants. Tiens, je ne résiste pas de relever cette pensée : « concernant le gouvernement du roi sage, ses actes comblent le monde, mais il n'apparaît pas comme en étant l'auteur. Son influence métamorphose les dix mille choses, pourtant les gens ne sentent aucune dépendance envers lui. Avec lui ni promotion ni honneur, il laisse chaque chose trouver son propre accomplissement. Il se meut dans l'insondable et vagabonde dans la région du rien ».