Les amitiés célestes.

Contribution La Griffe : Lorraine

Rubrique Métaphysique

Une ode à « Philia » ou la force de l’amitié, de la vertu qui se fond dans l’âme et caresse l’amour divin.

Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲

Intérêt général ▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲

Ce livre de Jacqueline Kelen est surprenant. Le postulat de départ suppose que l’amitié entre deux (ou plusieurs êtres) est fertile et bienfaisante. Elle utilise pour cela de nombreux personnages plus ou moins célèbres, mais réels, dont l’amitié fut l’occasion de développer leurs spiritualités, leurs perceptions et leurs actions.

Elle nous conte par exemple les amitiés de Bernard de Clairvaux, Hildegarde de Bingen, Maître Eckhart, Charles Péguy, Simone Weil et de nombreux autres individus moins connus. C’est toute l’érudition de l’auteur qui permet de révéler les aspects spirituels d’une amitié historique et d’échapper au trop court « parce que c’était lui, parce que c’était moi » de Montaigne.

Elle sépare et explique l’amitié masculine, puis entre femmes, puis entre homme et femme. Son point de vue, bien évidemment féminin, n’est absolument pas angélique ou coupé des réalités, Jacqueline Kelen est une femme exceptionnellement lucide sur les défauts et les qualités des deux sexes, elle ne perd jamais de vue son objectif, différencier la philia de l’amitié spirituelle qui passe par le sacré.

Certaines histoires sont à mon avis peu porteuses de sens, moins captivantes, mais les réflexions de Jacqueline Kelen sont toujours aussi ciselées, profondes, spirituelles et exprimées de façon limpide, elle est consciente que l’éros n’est jamais bien loin.

L’amitié, l’âme, Dieu et l’amour, engagent dans ses textes une danse spirituelle qui met en évidence d’une part le fait que l’amitié est une « élection » et qu’elle est inséparable de la beauté.

L’amitié de Jacqueline Kelen, c’est une qualité d’amour, gratuite, bienveillante et je dirais même indispensable à l’animal social qu’est l’Homme lorsqu’il perçoit « avec les yeux et les oreilles de l’Homme intérieur ».

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