Contribution La Griffe Île-de-France

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Quand nous croisions Marie-Madeleine Davy (1903-1998), lors des différents colloques qu'elle animait ou auxquels elle participait, nous étions frappés par l'espèce de transparence dont était porteuse cette philosophe, poète et romancière, spécialiste de la théologie mystique médiévale.
Cette transparence, qui n'avait rien d'éthérée, ne la gênait pas pour avoir les « pieds bien sur terre » et de faire preuve d'une rigueur intellectuelle qui en faisait une spécialiste dans le domaine de la mystique médiévale. Mais naturellement, comme tous les grands intellectuels sa passion et sa curiosité ne s'arrêtait pas là : voyageuse infatigable, avide de rencontres avec des personnages en recherche de spiritualité, fascinée par la pensée orientale (Elle aura une amitié sans bornes pour Henri Le Saux, pont entre la pensée occidentale et orientale), grande admiratrice de la mystique orthodoxe, elle sera aussi la première femme admise à l'Institut Catholique.

Dans son ouvrage, qui est plutôt une réflexion sur la vie qu'une autobiographie, elle nous parle de son cheminement qui, des rencontres, l'amène à la solitude, but du voyage initiatique proche de la pensée du philosophe Chestov : « le travail spirituel le plus intense se fait dans l'absolue solitude ». Un chapitre étonnant est consacré à cette nature des choses (« Solitude et paradoxe »).
Pour elle, nous sommes habités, même chez l'être le plus banal, le plus détérioré, il suffit d'un rien pour que la Présence intérieure se manifeste dans la voix, dans le regard, qu'elle se glisse subrepticement dans les mots, les appels, les désirs. La saisir serait illusoire. Sa manifestation s'éprouve comme un parfum ou une mini clarté. À certains instants, le silence se fait parole et le dépasse.
Lorsque l'homme laisse passer le silence qui le porte et dont il est aussi le réceptacle, quelque chose l'habite à son insu. D'où la résonance, la musicalité, l'efficience d'un au-delà qui se manifeste en un incessant dévoilement et, dès lors, ouvrir les yeux revêt un sens profond : ce sont les yeux du dedans qui s'animent. Leur fonction est de découvrir la beauté, de l'entendre et de la savourer. Les yeux écoutent, hument et goûtent avant de voir. Chaque reflet sert d'échelon et, durant la montée, l'épanouissement provient de son émerveillement.

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