Toland et Leibniz - L'invention du néo-spinozisme

Contribution La Griffe Île de France

Rubrique Métaphysique

L'affrontement de deux philosophes autour de la personne de Spinoza et des conséquences maçonniques que cela aura.

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲

En tout cas, nous pouvons dire que Gottfried Wilhelm Leibniz (1645-1716) fut un grand sujet d'amusement pour Voltaire qui tira de sa pensée son célèbre Candide, où il se moque du philosophe allemand en de grands éclats de rire. Pour Leibniz « rien n'est sans raison » : l'harmonie a été préétablie par un Dieu capable de tout calculer puisqu'il est omniscient, et par ce qu'il est bienveillant, il a créé le meilleur des mondes possibles. Pour concilier l'omniscience, l'omnipotence et la bienveillance divine, Leibniz inventera le terme de « Théodicée ». Pensée qu'il illustrera par de nombreux ouvrages : Monadologie, Nouveaux essais sur l'entendement, Essais de Théodicée, Discours de métaphysique, De Arte Combinatioria. Candide, va expérimenter la fausseté du discours de Leibniz en se confrontant au mal que ce dernier s'efforce d'oublier par l'inaction et une forme de complaisance. Il conviendrait de croire « par la contingence ». Mieux vaut cultiver son jardin que de se mêler des affaires du monde. C'est là, précisément qu'une rencontre va s'opérer avec le philosophe irlandais John Toland (1670-1722) à la cour de Prusse où règne, dans le domaine des Arts et des Lettres, l'Électrice Sophie Charlotte de Hanovre faite à la fois de rejet et de fascination. Les deux philosophes se passionnent pour Spinoza : Leibniz estime qu'il croit en Dieu, Toland qu'il est panthéiste (C'est lui qui introduira cette nomination dans le vocabulaire anglais, à la suite de son ouvrage le « Pantheisticon »). Pour lui, il reprend la fameuse définition de Spinoza « Deus sive natura » (« Dieu, donc la nature »). Il écrit : « Le Dieu unique et Suprême est la Nature elle-même, c'est à dire la totalité des choses ». Très impliqué dans la naissance de la Maçonnerie, il sera le grand inspirateur du concept de Grand Architecte de l'Univers, dans lequel Dieu est avant tout le Cosmos. Libre penseur, profondément républicain, laïc avant l'heure, son influence sera déterminante pour la création d'une Maçonnerie que l'on pourra appeler « libérale », face à la philosophie de Leibniz, plus traditionnellement protestante dans laquelle se reconnaîtrait plus une Maçonnerie « de tradition » Toland a gagné : Le GADLU est toujours en place !

 

 

 

 

 

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