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Contribution La Griffe Côte d’Azur - Corse

Rubrique Méthaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Antigone à Créon : « …je ne croyais pas que ton édit eût assez de force pour donner à un mortel le droit d’enfreindre les décrets divins qui n’ont jamais été écrits et sont immuables; …ils sont éternels et personne ne sait à quel passé ils remontent. »

Créon : « Au contraire, l’homme que la cité a mis à sa tête, il faut lui obéir dans les justes choses et aussi dans celles qui ne le sont pas »

 Antigone : « Je ne suis pas née pour partager la haine mais l‘amour »

Pourquoi recommander chaudement une tragédie du VIe siècle avant JC Parce qu’elle est une véritable étude de cas de nos rituels, une découverte de l’idée sous le symbole. En effet, en parcourant cette œuvre, on a vite le sentiment de vivre une illustration de nos rituels : celui du troisième degré avec le pendant du sacrifice de Maître Hiram au nom des valeurs supérieures, celui du quatrième degré face à la quête de justice, l’inflexibilité du devoir, la necéssaire écoute de l’autre, la force du destin, de la nécessité et de la fatalité, l’action sans volonté de gratification, la raison opposée à l’hybris et la sagesse face à l’orgueil.

On voit aussi dans la différence entre une Antigone inflexible, héroïque, surhumaine et sa sœur Ismène sage, craintive, obéissante aux lois de la cité grecque, la face double de notre personne. Mais le plus marquant dans cet ouvrage qui mérite notre attention et surtout notre méditation est l’opposition fondamentale entre ce que dictent les lois humaines et ce que commandent les lois divines (notre Loi unique et multiple) ; c’est aussi le combat entre la morale sociétale et l’éthique individuelle. Le roi Créon a en effet décidé de livrer aux chiens le corps de son ennemi alors que la sœur de celui-ci, Antigone, fait de la mise en terre une loi divine. Créon aurait dû savoir ceci : un roi légitime n’est pas sans suzerain et, à la question : « Qu’est-ce que ce roi au-dessus de moi ?», répondre : « La Loi éternelle ».

Appliqué à nous-mêmes, ce précepte conduit au primat de notre moi intérieur sur notre moi extérieur, de notre prêtre intérieur sur notre roi extérieur ; en d’autres termes, du primat de l’Autorité spirituelle sur le Pouvoir temporel.
Sachons pourtant que : « La paix et la prospérité, la plénitude de la vie dans tous les sens du mot, sont le fruit du mariage du Pouvoir Temporel et de l’Autorité Spirituelle, comme elles doivent être celui du mariage de la femme et de l’homme..»  (A.K. Coomaraswamy) ; c’est la conquête de notre Saint-Empire.

Grâce à Sophocle, nous n’oublierons pas qu’il faut sans cesse rechercher la conjonction des opposés afin d’éviter que le drame (dont on peut sortir par définition) d’Antigone ne devienne notre propre tragédie (qui n’a qu’une issue, fatale).

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