YIN YANG
Contribution La Griffe Île-de-France
Rubrique Méthaphysique
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
C’est dans le Yi jing, aussi appelé le livre du changement dont la rédaction est estimée au IIème siècle avant JC sous la dynastie des Han, et qui est le texte fondateur du mode de penser chinois et même la source de l’écriture idéographique, qu’apparaît pour la première fois le concept et le mot «Yin-Yang».
Yin-Yang est le nom donné en chinois au fonctionnement de tout le vivant. Cette unité changeante, ce mouvement incessant, cette danse de tout l’univers se dit en un seul mot. Elle s’inspire de la nature et de la succession des saisons.
« Yin » n’est pas plus une entité que « Yang ». Ils n’ont pas d’existence propre. Car l’hiver n’est pas « l’hiver », mais ce qui deviendra l’été, avant de redevenir hiver… Chacun est le futur et le passé de l’autre, sans qu’on puisse leur attribuer une substance, une quelconque fixité.
C’est une dialectique féconde entre Yin et Yang, le subtil balancement entre Terre et Ciel. C’est une notion très maçonnique qui devrait nous parler tout particulièrement. Mais curieusement, nombreux sont les maçons à s’accrocher à l’antagonisme binaire alors que nous passons notre temps à nos différents degrés à passer de l’horizontale à la verticale, de l’équerre au compas, du matériel au spirituel, en une spirale infinie pour nous améliorer.
Pour tenter de comprendre, nous occidentaux, cette notion, nous l’avons bien entendu coupé en deux pour retrouver nos manières de penser mais c’est une grave erreur : on considère souvent que le Yin représenté en noir, évoque le principe féminin, la lune, l'obscurité, la fraîcheur, la réceptivité… Et que le Yang quant à lui représenté en blanc, évoque le principe masculin, le soleil, la luminosité, la chaleur, l'élan, l'action…
Ces éléments occidentalisés sont malheureusement inexacts dans la pensée chinoise. Ce ne sont pas des composantes différentes d'une dualité. Ce ne sont ni des opposées ni des complémentaires.
Le yin et le yang n'existent pas en eux-mêmes ni hors d'une relation les liant. Notre pensée doit passer de la fixité conceptuelle au mouvement. Tout est donc bien unité mais sans être le milieu, sans être le mélange du noir et du blanc qui donnerait du gris.
Le symbole est important. L’un devient l’autre et l’un est dans l’autre. Et dans le Yi jing, ne dit-on pas : « La seule chose qui ne changera jamais est que tout change tout le temps ».