DE SOCRATE À FOUCAULT
Contribution La Griffe Île-de-France
Rubrique Métaphysique
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
« Une doctrine philosophique est au début une description vraisemblable de l’univers. Les années tournent et c’est un pur chapitre - sinon un paragraphe ou un nom - de l’histoire de la philosophie » écrivait Borges. C’est de cette façon que l’on pourrait résumer ce livre mettant à l’épreuve de la vérité les assertions philosophiques pour les contester ou les constater, tout en espérant en décrypter l’essence. Dortier en appelle au discernement pour ajuster notre esprit critique.
Il est vrai que la pertinence des théories philosophiques peut interroger : et si l’esclave du Ménon de Socrate n’avait résolu le problème du carré, non par lui-même grâce à la maïeutique, mais guidé par Socrate qui connaissait la réponse ? Et si la tentative de Descartes pour penser par soi-même, était réellement inapplicable ?
Aristote l’avait prédit : « Il n’existe pas de voie unique et royale vers la connaissance ». Montaigne n’avait pas de certitude : « Le sceptique disait-il est un ignorant qui sait. Il ne dit pas je sais ou je ne sais pas, mais que sais-je ? »
À quoi sert donc la philosophie ? Pour Kant tout l’intérêt de sa raison est contenu dans trois questions : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ?
Pour Husserl la mise en parenthèse du monde est essentielle, car pour s’occuper des essences, il faut le mettre hors circuit pour axer son esprit sur les idées pures. Mais pour Dortier la phénoménologie de Husserl sera un échec par manque de rigueur.
Avec la philosophie des sciences, va être posée la question suivante : les théories scientifiques seraient-elles assimilables à des régimes politiques dominant une époque et pouvant être renversés ? Alors que pour Bachelard l’esprit scientifique doit se détacher des images concrètes du monde pour aller vers les concepts purs.
Foucault s’interrogera sur le discours associant, selon lui, deux notions disjointes le savoir et le pouvoir. Il va tenter de dévoiler l’entreprise de domination du pouvoir sur le savoir qui se dissimulerait sous le visage de la vérité. Et si, dans sa volonté de parler vrai, Foucault disait une chose et son contraire ?
Ce livre ouvre autant de champs de réflexions qu’il en ferme. Et si, en fin de compte, les philosophes servaient tout simplement à baliser l’inconnu ? Et si ma parole, moi l’inconnu, était aussi importante que celle des philosophes ?