LA RELIGION DES INCAS
Contribution La Griffe :Lorraine
Rubrique Métaphysique
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
Qui n'a pas lu « le temple du Soleil » un album des aventures de Tintin ? L'album contenait tant de magie pour les jeunes lecteurs et déchirait le voile des mystères d'un pays lointain. Passer de la BD à une étude et description exhaustive fut donc une seconde joie pour moi grâce à Carmen Bernand, une anthropologue et historienne de l'Institut de France.
Son livre nous plonge au cœur d'une théocratie impériale possédant bien des points communs avec Rome. La civilisation inca est profondément ancrée dans une mythologie quasi universelle. Le Roi, tout simplement nommé l'Inca, est au sommet d'une société mêlant étroitement les rites, et les différentes manifestations du Dieu solaire. Sa dénomination, L'Inca, témoigne d'une des plus hautes conceptions. Il est le prêtre, le prophète et le roi. Avant d'accéder au trône l'Inca est initié, selon un rite quasi universel. Le temple du soleil à Cuzco, connut la même triste fin que celui des Jérusalem et les momies incas finirent dans des musées. Tous les actes étant ritualisés, deviennent sacrés. Comme pour les romains, « faire c'est croire » La lutte entre le bien et le mal assure l'équilibre de l'univers. La croyance dans une vie après la mort assure les bases de la cohésion sociale, tout comme le pouvoir absolu de l'Inca. En guerre perpétuelle contre ses ennemis, l'Inca est célébré par un triomphe qui n'a rien à envier aux impérators romains. Il y a tant de points communs entre cet empire Inca et Rome que l'on se pose des questions, qui ne trouvent de réponses que dans les piliers de croyances primordiales de l'humanité. Sous la plume alerte de l'auteur nous plongeons dans un univers fascinant. La description du temple du Soleil est un morceau d'anthologie. Oui, ce Temple était sans égal, d'une splendeur inouïe, et les conquistadors furent plus rapaces que Titus à Jérusalem. Les galions chargés du butin d'œuvres d'orfèvrerie exceptionnelles qui finirent à la fonte ornant les cathédrales espagnoles. Ceux qui admirent ces édifices chrétiens savent-ils qu'ils ruissellent des larmes incas ?
Tant de codex détruits, tant de massacres tant des monuments rasés valaient ils cet or ?
Les rites incas, les croyances si proches des nôtres, méritaient ce livre exceptionnel. Ce n'est pas le fruit du hasard que les éditions chrétiennes du Cerf s'emparèrent de ce sujet.