LES LUMIÈRES À L’ÂGE DU VIVANT

Contribution La Griffe Ile-de-France

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Philosophe et professeur à l'université Gustave-Eiffel, spécialiste du philosophe Léo Strauss (1899-1973), récompensée en 2020 par le prix de la pensée critique Günther Anders, elle s'attaque à un sujet toujours délicat en France : La période des Lumières au XVIIIème siècle qui, à l 'époque, fut un pas décisif vers le progrès, mais qui se figea de façon idéologique sans tenir compte de l'évolution de la société et de groupe sociaux qu'elle marginalisait. Pour situer le problème, Corine Pelluchon va nous remettre en mémoire ce qu'il en est de la définition des Lumières, en se servant de la définition qu'en donne Michel Foucault :

« Les Lumières se caractérisent par l'affirmation de l'autonomie de la raison et par la résolution des individus à prendre en main leur destin. Elles désignent essentiellement une attitude ou un « éthos philosophique », lequel consiste à s'interroger de manière critique sur le présent en faisant de son époque l'objet de son questionnement afin d'indiquer les défis qu'elle doit relever » (Page 11).

Dans cette définition des Lumières, Corine Pelluchon, tout en nous en rappelant la définition, en dessine aussi les limites : la psychologie nous a éclairé depuis, sur la tendance de très nombreuses personnes à la jouissance d'être dirigées, plutôt qu'à s'interroger !

D'où le danger que courent les partisans des Lumières : l'isolement du réel et une attitude théorique vis-à-vis de ceux qui prônent un conservatisme, qui peut aller rapidement dans le sens d'une dictature des idées, un accaparement d'une « vérité » qui se transformerait en doctrine quasi-religieuse, ne tenant compte que de l'idéologie au lieu d'une évolution extérieure qui échappe, faute d'adaptation. Il convient donc d'inventer des vécus écologiques liés à une manière de cohabiter avec les autres, humains et non-humains.

Cela demande de restaurer le corps et pas seulement les idées, dans la réalité du cosmos, et ne pas nous laisser entraîner dans la marchandisation du vivant. Il importe de proposer un projet politique qui ne soit ni fondé sur une métaphysique ni sur une conception religieuse du monde, mais sur des structures de l'existence, qui donnent un sens à l'unité du genre humain et à la condition humaine. Donc, remettre les pieds sur terre !

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