Contribution La Griffe  Lorraine

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Onfray a beaucoup travaillé pour ce livre, ses connaissances bibliques sont impressionnantes. Mais ce travail l’oblige à retomber quelquefois dans l’ornière de l’anticléricalisme. Il s’attache à démonter de manière pragmatique et extrêmement efficace toutes les contradictions des quatre Évangiles qu’il met en miroir avec l’Ancien Testament. C’est redoutable, cependant, historiquement, cela ne prouve rien.

On sent qu’Onfray a mûri, ce livre ne comporte aucune haine, contrairement à une grande partie de ses détracteurs. Le Onfray du début des années 2000 aurait été provocateur, ici il est clinique et apaisé.

En matérialiste convaincu, il se gausse du monde des Idées, mais il a pourtant affirmé à d’autres moments que des choses lui étaient insolubles et dépassaient l’humain, le matériel, l’atome. Après avoir malmené les Écritures durant 260 pages, il se concentre enfin sur l’Histoire pour démontrer sa thèse : l’inexistence de Jésus. C’est très court, il fait presque une synthèse lacunaire de ses arguments habituels… bref, l’existence de Jésus ne l’intéresse guère au final, c’est le dévoiement qu’en a fait l’Homme qui l’intéresse par-dessus tout.

En conclusion, il n’existe aucune preuve de l’existence historique de Jésus et Onfray ne prouve pas qu’il n’en existe pas, « Un partout, balle au centre » … tout ça pour ça !

Je comprends les combats des historiens et des mythistes, c’est un affrontement binaire. Je le comprends moins pour un croyant ou un athée dont l’idéologie se contrefout de l’histoire. Cette dernière doit se plier à leur croyance, c’est le drame absolu de notre société actuelle.

Pour un maçon, à l’ordre, debout sur le pavé mosaïque, sous le fil à plomb il n’est point besoin d’être sur un pavé noir ou sur un pavé blanc, il a un pied sur chaque illusion, car il sait, comme Mulder, « que la Vérité est ailleurs ».

Onfray est un garnement, écrire un livre pour dire que Jésus (et Dieu) n’existe pas et donner pour titre un mot qui commence par « théo », et « rie » : Dieu rigole, c’est peut-être un hommage à la parole de son ennemi préféré, Saint-Paul : « Non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l'Esprit vivifie ».

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