PENSER LA BIBLE

Contribution La Griffe Aquitaine

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲△△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

On le sait depuis longtemps. Comme esprits occidentaux nous avons deux lieux de naissance : Athènes et Jérusalem, dans l’ordre qu’on voudra.  Cette double origine nous a doté de cette fameuse culture judéo-chrétienne, mot que les gens de ma génération ont souvent utilisé comme une épithète condescendante, destinée à faire comprendre à l’interlocuteur : soit qu’il n’était pas totalement « libéré » au plan libidinal, soit qu’il était aveugle à la culture du lointain.

Néanmoins c’est un fait qu’Athènes nous a armé d’une philosophie, et Jérusalem d’un dialogue avec l’ineffable. Ces deux armes admirables - rien moins que des assurances-vie face à l’absurde de la mort - parlent haut et fort, mais ne « s’entendent » que bien rarement.

C’est tout l’intérêt de ce beau livre – assez « escarpé » - que de voir dialoguer le philosophe et l’exégète, l’herméneute et le théologien.

Le philosophe-herméneute c’est Paul Ricoeur, ce penseur exigeant, infatigable qui n’a eu de cesse de labourer les concepts, d’en faire émerger la racine du sens.

Le théologien-exégète c’est André LaCoque, qui fut professeur de Bible hébraïque au Chicago Theological Seminary.

Les chapitres de l’un et de l’autre s’enchainent avec des thèmes tels que : « La lézarde dans le mur » - ALC, « Penser la Création » - PR, « La Révélation des Révélations » - ALC, ou « Sentinelle de l’Imminence » - PR.

Rien d’un échange épistolaire bien sûr, mais le croisement de pensées puissantes et profondes, où souvent c’est le philosophe qui se fait exégète et le théologien herméneute.

On parle du Cantique des Cantiques, ou d’Ezéchiel, ou évidemment de la Genèse. Un seul exemple: le Serpent du Jardin d’Eden, dont ALC nous dit : « Le serpent est l’animal par excellence. Lorsqu’elle parle avec le Serpent, Eve parle avec l’Animal » et où PR analyse : « la subversion de la relation préalable de confiance par le Serpent confirme que l’homme est devenu le lieu de la possible rivalité avec le divin ».

A lire à petites cuillérées.