LA SPIRITUALITÉ EST AMÉRICAINE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

Les américains accomplissent tout « bien » et « vite » avec une certaine avance sur la veille Europe. Nous devrions examiner les conséquences de leurs erreurs au lieu de les singer aveuglément. Cela nous permettrait éventuellement d’éviter la désagrégation nihiliste.

Dans cet ouvrage, le théologien français se prête à une étude de la « spiritualité » aux U.S.A. Il s’appui pour cela sur de très nombreux écrits, c’est un constat universitaire, un travail de thèse.

Ce que nous appelons spiritualité regroupe de trop nombreuses acceptions, de trop nombreuses façons d’appréhender la croyance et non la foi. Cette vague dénomination permet un syncrétisme de consommation, un choix à la carte façon « fast Food » de ce qui convient. Le théologien nous explique donc que ce choix de consommateur est un choix horizontal qui simule une verticalité. Cette nutrition hors contraintes, permet à chacun de concevoir sa propre vision du divin, c’est d’autant plus facile avec la large déformation des religions orientales, notamment le bouddhisme ou les pratiques comme le Yoga.

Jean-Marie Gueulette en profite aussi pour inclure dans cette vision capitaliste, libérale et nihiliste de la spiritualité américaine, les Francs-maçons, les gnostiques, etc.

C’est très intéressant, car il ne peut avoir tort sur le fond lorsqu’il nous « sépare » de la religion, mais en même temps notre maçonnerie, notre rite nous protège du nihilisme, il repose sur un socle de valeurs, de textes fondateurs, d’une appartenance à la tradition et d’une filiation collective.

La recherche de « liberté », de « libération », hors du « salut » est un vrai problème pour l’auteur, c’est normal pour un théologien. Les Francs-Maçons s’affranchissent du salut, cependant, sa mise en garde me semble être un avertissement, un garde-fou pour éviter l’écueil de la spiritualité horizontale à l’américaine. Pour cela, le respect et la pratique rigoureuse du rite me semble indispensable.

Tout le texte du théologien Lyonnais est une mise en garde importante sur la dérive du « spirituel » qui ne permet pas de « religare » notre société. Je ne pourrais presque plus utiliser le mot « spiritualité » après avoir lu cet ouvrage, il va falloir que je trouve des synonymes et que je précise ma pensée. La lecture de ce constat me paraît indispensable pour les maçons « de tradition ».